jeudi 18 février 2010

Le dernier souffle de Julien

Il fait froid ce soir, nous sommes au milieu de l'hiver et chacun s'apprête à fêter Noël. Il y a dans l'air quelque chose de magique, toute cette joie d'être en famille… Mais tout le monde n'a pas cette chance…
Dans le parc municipal de la ville, sur un banc on peut distinguer une silhouette d'un jeune homme. Ce garçon c'est Julien, il est âgé de 17 ans, son physique est plutôt agréable. Il est assis sur un banc, la tête baissée. Des larmes coulent sur ses joues pour venir s'écraser sur le sol..
Quelqu'un s'approcha de lui...
- Julien ?
Julien se retourna et vit son amie d'enfance Linda, qui a comme lui 17 ans. Le visage de Julien était tout humide et ses yeux étaient rouges, tellement il avait pleuré. Il s'essuya le visage avec sa manche de son blouson.
- Salut Linda. Lui répondit Julien la voix douloureuse.
- Mais qu'est ce qui t'arrive ? Lui demanda son amie inquiète.
- Rien du tout.
Linda, pris place près de Julien, qui gardait la tête baissée, et lui dit :
- Enfin Julien je ne t'ais jamais vu dans un état comme ça.
Dis moi ce que tu as, tu peux tout me dire, tu le sais.
- Je sais mais je ne veux pas t'embêter avec ça, tu peux rentrer chez toi.
- Ah ! Non mon petit, tu vas me dire ce que tu as. Je resterais avec toi tant que tu ne m'auras pas dis ce qu'il y a.
Julien pris sa respiration et lui dit :
- Voilà j'ai peur de rentrer chez moi
- Quoi ? Mais pourquoi tu ne peux pas ?
- Ben j'ai peur de dire à mes parents que…
- Que quoi Julien ? Lui demanda son amie.
- Que j'aime les garçons ! Lui répondit Julien d'un coup net.
Linda marqua un petit moment de silence.
- Je te dégoûte, c'est ça ? Lui demanda Julien.
- Julien regarde-moi.
Julien leva la tête et fit face à son amie. Elle avait un petit sourire.
- Voyons Julien tu crois quoi ?
- Que je te dégoûte et que je suis plus ton ami ! Répondit Julien.
Linda baissa les yeux, eut un rire nerveux et fit face à son ami et lui dit :
- Tu es vraiment à des années lumières de ce que je pense.
- Comment ?
- Voyons Julien, on se connaît depuis qu'on est petit, on est presque comme frère et sœur et tu crois que je vais te juger après ce que tu viens de me dire ? Sache que je serais, quoi que tu dises et quoi que tu fasses, ta meilleure amie.
Julien eut un sourire, comme si on venait de lui apporter le Saint Graal.
- Tu viens de m'avouer ton amour pour les garçons, et tu crois que je vais te renier pour ça ? Tout ce que je veux, Julien, c'est que tu sois heureux peu importe qui tu choisis pourvu que tu sois prudent. Je serais toujours à tes cotés. Toujours.
- Merci Linda. Julien fondit en larmes, sous le coup de l'émotion due aux paroles de son amie.
- Si je comprends bien ton problème, c'est de le dire à tes parents ?
- Tu as tout compris.
Linda pris les mains froides de Julien, les serra dans les siennes et lui dit :
- Eh bien je vais venir avec toi.
Touché par le soutien sans faille de son amie, Julien serra son amie contre lui. Une chaleur enivrante l'envahit, comme si Linda venait de lui insuffler la vie. Les deux amis se levèrent du banc et prirent la direction de la maison de Julien.
Après quelques minutes de marches dans la froideur et la neige d'un hiver assez froid, Linda et Julien arrivèrent devant la maison de Julien. Linda regarda Julien, comme pour lui donner du courage, ce dernier ouvrit la porte et la referma rapidement derrière son amie.
Les parents de Julien étaient dans le salon en train de mettre la touche finale à la décoration de Noël. On sentait qu'ils mettaient une réelle passion à décorer la maison. Julien et Linda entrèrent alors dans le salon.
- Bonjour vous deux, alors il ne fait pas trop froid dehors ? Lança le père de Julien
- Bonjour Monsieur et Madame Baker, il fait un temps glacial dehors. Répondit Linda.
- Asseyez-vous près de la cheminée, je vais vous faire un bon chocolat chaud. Dit Madame Baker
Linda et Julien s'assirent sur le canapé près de la cheminée après avoir enlever leurs blousons. Julien avait de plus en plus de mal à cacher son angoisse, il fallait qu'il avoue à ses parents son orientation sexuelle. Il ne pouvait plus vivre dans le mensonge.
La mère de Julien revint avec 4 tasses de chocolat chaud fumant, accompagnées de quelques biscuits maison. Après avoir bu, leurs tasses, en ayant échangé quelques banalités. Julien posa sa tasse et lança un rapide regard à Linda. Cette dernière comprit qu'il était temps pour son ami de lever le voile sur son orientation sexuelle. Linda pris la main gauche de son ami et la serra pour lui donner la force d'aller jusqu'au bout. Julien se lança.
- Papa, Maman, j'ai quelques choses d'important à vous dire.
- On t'écoute mon chéri. Lui répondit sa mère.
- Voilà ça fait trop longtemps que je vis dans le mensonge permanent et je ne peux pas vous cacher la vérité plus longtemps.
- Qu'est ce qu'il y a Julien, tu nous fais peur à ton père et à moi.
Julien pris une profonde respiration et finit :
- Voilà je voulais vous dire que…
- Que quoi, Julien ? Demanda son père inquiet
- Je suis homosexuel.

Un silence, lourd, glacial et pesant s'installa dans le salon. La mère de Julien laissa tomber sa tasse qui se cassa sur le sol, elle fondit en larmes comme si on venait de lui annoncer la fin du monde.
Le père de Julien lança un regard noir à son fils.
- Sale petit merdeux, tu vois dans quel état tu mets ta pauvre mère ?
- Mais enfin je vous…
- La ferme ! Tu es malade, jamais je n'accepterais que mon fils soit pédé.. Tu me fais honte, fiche le camp d'ici et ne revient jamais. Tu n’es plus mon fils, je te renie, retourne à la rue. Peu importe ce qui t’arrivera, je m'en fous désormais.
Les paroles extrêmement dures de son père, firent couler des larmes sur le beau visage Julien. Il se leva et couru vers la porte.
- Julien attend ! Lança Linda qui tentât de le retenir.
- Laisse-moi ! cria Julien qui se précipita dans la rue.
Soudain un bruit de freins retentit dehors. Linda, la mère et le père de Julien se précipitèrent vers le pas de la porte et descendirent les marches du perron. Ce qu'ils virent leur glaça le sang.
- Nnnnnoooooonnnnnnnnn ! ! ! Cria la mère de Julien, folle de douleur
Le corps sans vie de Julien gisait sans vie sur le sol. Il avait été percuté par la voiture quand il était sortit de chez lui sans faire attention.
- Non Julien ce n’est pas vrai. Lança Linda qui vint s'agenouiller près du corps de son ami.
Linda et la mère pleurèrent de longues minutes, quand le père de Julien lança :
- Ce petit pédé à eu ce qu'il méritait. Ca lui apprendra. Dit-il froidement
La mère de Julien le regarda avec des yeux mélangeant la douleur et la colère. Elle gifla son mari avec une telle violence et lui répondit.
- Comment peux-tu dire ça. Notre fils vient de mourir et toi tu l’insultes !
- Mais c'est de…
- J'ais pas fini ! Julien venait de nous avouer qu'il aimait les garçons et toi tu le chasses. J'ai peut-être été désorienté par cette nouvelle, mais je ne l'ai pas jugé moi. Qu'est ce qui est plus important pour toi l'opinion des autres ou le bonheur de ton fils ? Cela t'aurait tué de le comprendre et de respecter son choix ? Cela n'aurait rien changé, il serait resté notre fils. Nous l'aurions protégé et accompagné tout au long de sa vie. Maintenant c'est trop tard, j'espère que tu as eu ce que tu voulais notre fils est mort.
La mère de Julien vint s'agenouiller près de Linda au-dessus de la dépouille de son fils, le visage ensanglanté. Une ambulance arriva, trop tard, et emmena le corps de Julien. Il fut enterré par une journée ensoleillée. Le père de Julien était rongé par le remord, il vécut toute sa vie avec la pensée qu'il avait « tué » son fils.

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