vendredi 5 février 2010

On nait homosexuel, on ne choisit pas de l'être

L’homosexualité a-t-elle une origine génétique ou psychologique ?
En réalité, la question est bien peu importante pour la plupart des homosexuels qui n’ont pas besoin de grandes études scientifiques pour savoir qu’ils n’ont pas choisi d’être homosexuels. D’ailleurs, beaucoup vous diront que, si on leur en avait laissé le choix, ils auraient préféré être hétérosexuels comme « tout le monde ». Cela leur aurait évité bien des problèmes.
Quant à savoir s’ils sont nés homosexuels ou s’ils le sont devenus suite à une conjoncture d’événements survenus dans leur enfance, sur lesquels ils n’avaient aucune prise, cela ne change pas grand chose à leur situation. La question pour eux n’est pas de savoir d’où vient leur homosexualité mais comment ils peuvent vivre avec, d’assumer ou non cette homosexualité qui leur est imposée.
Pourtant, une meilleure connaissance de l’origine de l’homosexualité peut avoir son importance, surtout si cela permet à la société de mieux comprendre le phénomène et de lui reconnaître sa légitimité dans le respect des droits humains.

Jusqu’à présent et même si les psychiatres n’étaient pas d’accord entre eux sur la question, beaucoup se retranchaient derrière des thèses psychanalytiques pour considérer l’homosexualité comme une déviance et justifier les condamnations ou tout au moins les différences de traitements entre les homo et les hétérosexuels.
Jacques Balthasart, professeur à l'Université de Liège et responsable du Groupe de recherche en neuro-endocrinologie du comportement, lance un pavé dans la mare des « bienpensants » en publiant cette semaine une « Biologie de l'homosexualité », un ouvrage inédit, fruit d'une longue recherche qui avance l'hypothèse, largement étayée scientifiquement, selon laquelle l'homosexualité est essentiellement le résultat d'une interaction entre facteurs génétiques et hormonaux.

« Biologie de l'homosexualité », publié aux éditions Mardaga, s'appuie sur 35 ans de recherches. Sa conclusion générale est que l'homosexualité humaine (et animale) serait fortement déterminée dès la naissance. Elle serait le résultat d'une interaction complexe entre facteurs génétiques, hormonaux et immunologiques dans l'embryon.
Cette recherche, largement étayée vient contrebalancer l'idée communément admise, influencée par les théories (post)freudiennes, selon laquelle l'orientation sexuelle est essentiellement, voire exclusivement, le résultat d'apprentissages et d'interactions sociales qui se déroulent pendant l'enfance.
Dans son livre, le scientifique avance une douzaine de « faisceaux d'indices suffisants », en s'appuyant sur la littérature scientifique, principalement anglo-saxonne, publiée ces 30 dernières années.
« Les homosexuels ne sont ni pervers, ni dangereux ni responsables de leur condition. Ils doivent pouvoir vivre leur vie en accord avec leur nature sans culpabilité personnelle ». Et le neuro-endocrinologue d'en appeler à davantage de tolérance et dénoncer les « groupes sociaux et religieux qui continuent, malgré leur ignorance, à entretenir les thèses homophobes ».

L'homosexualité est génétique et n'est pas une déviance, comme le soutient le Vatican, a affirmé hier le chercheur belge, Jacques Balthazart. Il conteste les propos tenus en décembre dernier par le cardinal Javier Lozano Barragan, ancien ministre de la santé du pape, qui affirmait : « On ne naît pas homosexuel, mais on le devient. Pour différentes raisons, des questions d'éducation, parce qu'on n'a pas développé sa propre identité au cours de l'adolescence ».
Jacques Balthasart précise en conclusion : « Il était temps de rééquilibrer la balance. En dépassant le conflit stupide inné/acquis ou nature/environnement. Car tout est interaction entre les deux. Sur une base scientifique, je voulais aussi démonter les croyances selon lesquelles l'homosexualité serait une maladie, une perversion, une déviance ».

Le professeur liégeois arrivera-t-il à convaincre les homophobes de tous bords et en particulier les religieux tellement convaincus de détenir la Vérité ?
Rien n’est moins sûr. Comme le proclame l’Evangile, « ils ont des yeux et ne voient pas ». Il n’y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Les sciences ont beau être au top niveau, cela n’empêche pas le développement du créationnisme littéraliste qui affirme que le monde a été créé en 7 jours, conformément à ce qui est écrit dans la bible.


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