jeudi 18 février 2010

Le dernier souffle de Julien

Il fait froid ce soir, nous sommes au milieu de l'hiver et chacun s'apprête à fêter Noël. Il y a dans l'air quelque chose de magique, toute cette joie d'être en famille… Mais tout le monde n'a pas cette chance…
Dans le parc municipal de la ville, sur un banc on peut distinguer une silhouette d'un jeune homme. Ce garçon c'est Julien, il est âgé de 17 ans, son physique est plutôt agréable. Il est assis sur un banc, la tête baissée. Des larmes coulent sur ses joues pour venir s'écraser sur le sol..
Quelqu'un s'approcha de lui...
- Julien ?
Julien se retourna et vit son amie d'enfance Linda, qui a comme lui 17 ans. Le visage de Julien était tout humide et ses yeux étaient rouges, tellement il avait pleuré. Il s'essuya le visage avec sa manche de son blouson.
- Salut Linda. Lui répondit Julien la voix douloureuse.
- Mais qu'est ce qui t'arrive ? Lui demanda son amie inquiète.
- Rien du tout.
Linda, pris place près de Julien, qui gardait la tête baissée, et lui dit :
- Enfin Julien je ne t'ais jamais vu dans un état comme ça.
Dis moi ce que tu as, tu peux tout me dire, tu le sais.
- Je sais mais je ne veux pas t'embêter avec ça, tu peux rentrer chez toi.
- Ah ! Non mon petit, tu vas me dire ce que tu as. Je resterais avec toi tant que tu ne m'auras pas dis ce qu'il y a.
Julien pris sa respiration et lui dit :
- Voilà j'ai peur de rentrer chez moi
- Quoi ? Mais pourquoi tu ne peux pas ?
- Ben j'ai peur de dire à mes parents que…
- Que quoi Julien ? Lui demanda son amie.
- Que j'aime les garçons ! Lui répondit Julien d'un coup net.
Linda marqua un petit moment de silence.
- Je te dégoûte, c'est ça ? Lui demanda Julien.
- Julien regarde-moi.
Julien leva la tête et fit face à son amie. Elle avait un petit sourire.
- Voyons Julien tu crois quoi ?
- Que je te dégoûte et que je suis plus ton ami ! Répondit Julien.
Linda baissa les yeux, eut un rire nerveux et fit face à son ami et lui dit :
- Tu es vraiment à des années lumières de ce que je pense.
- Comment ?
- Voyons Julien, on se connaît depuis qu'on est petit, on est presque comme frère et sœur et tu crois que je vais te juger après ce que tu viens de me dire ? Sache que je serais, quoi que tu dises et quoi que tu fasses, ta meilleure amie.
Julien eut un sourire, comme si on venait de lui apporter le Saint Graal.
- Tu viens de m'avouer ton amour pour les garçons, et tu crois que je vais te renier pour ça ? Tout ce que je veux, Julien, c'est que tu sois heureux peu importe qui tu choisis pourvu que tu sois prudent. Je serais toujours à tes cotés. Toujours.
- Merci Linda. Julien fondit en larmes, sous le coup de l'émotion due aux paroles de son amie.
- Si je comprends bien ton problème, c'est de le dire à tes parents ?
- Tu as tout compris.
Linda pris les mains froides de Julien, les serra dans les siennes et lui dit :
- Eh bien je vais venir avec toi.
Touché par le soutien sans faille de son amie, Julien serra son amie contre lui. Une chaleur enivrante l'envahit, comme si Linda venait de lui insuffler la vie. Les deux amis se levèrent du banc et prirent la direction de la maison de Julien.
Après quelques minutes de marches dans la froideur et la neige d'un hiver assez froid, Linda et Julien arrivèrent devant la maison de Julien. Linda regarda Julien, comme pour lui donner du courage, ce dernier ouvrit la porte et la referma rapidement derrière son amie.
Les parents de Julien étaient dans le salon en train de mettre la touche finale à la décoration de Noël. On sentait qu'ils mettaient une réelle passion à décorer la maison. Julien et Linda entrèrent alors dans le salon.
- Bonjour vous deux, alors il ne fait pas trop froid dehors ? Lança le père de Julien
- Bonjour Monsieur et Madame Baker, il fait un temps glacial dehors. Répondit Linda.
- Asseyez-vous près de la cheminée, je vais vous faire un bon chocolat chaud. Dit Madame Baker
Linda et Julien s'assirent sur le canapé près de la cheminée après avoir enlever leurs blousons. Julien avait de plus en plus de mal à cacher son angoisse, il fallait qu'il avoue à ses parents son orientation sexuelle. Il ne pouvait plus vivre dans le mensonge.
La mère de Julien revint avec 4 tasses de chocolat chaud fumant, accompagnées de quelques biscuits maison. Après avoir bu, leurs tasses, en ayant échangé quelques banalités. Julien posa sa tasse et lança un rapide regard à Linda. Cette dernière comprit qu'il était temps pour son ami de lever le voile sur son orientation sexuelle. Linda pris la main gauche de son ami et la serra pour lui donner la force d'aller jusqu'au bout. Julien se lança.
- Papa, Maman, j'ai quelques choses d'important à vous dire.
- On t'écoute mon chéri. Lui répondit sa mère.
- Voilà ça fait trop longtemps que je vis dans le mensonge permanent et je ne peux pas vous cacher la vérité plus longtemps.
- Qu'est ce qu'il y a Julien, tu nous fais peur à ton père et à moi.
Julien pris une profonde respiration et finit :
- Voilà je voulais vous dire que…
- Que quoi, Julien ? Demanda son père inquiet
- Je suis homosexuel.

Un silence, lourd, glacial et pesant s'installa dans le salon. La mère de Julien laissa tomber sa tasse qui se cassa sur le sol, elle fondit en larmes comme si on venait de lui annoncer la fin du monde.
Le père de Julien lança un regard noir à son fils.
- Sale petit merdeux, tu vois dans quel état tu mets ta pauvre mère ?
- Mais enfin je vous…
- La ferme ! Tu es malade, jamais je n'accepterais que mon fils soit pédé.. Tu me fais honte, fiche le camp d'ici et ne revient jamais. Tu n’es plus mon fils, je te renie, retourne à la rue. Peu importe ce qui t’arrivera, je m'en fous désormais.
Les paroles extrêmement dures de son père, firent couler des larmes sur le beau visage Julien. Il se leva et couru vers la porte.
- Julien attend ! Lança Linda qui tentât de le retenir.
- Laisse-moi ! cria Julien qui se précipita dans la rue.
Soudain un bruit de freins retentit dehors. Linda, la mère et le père de Julien se précipitèrent vers le pas de la porte et descendirent les marches du perron. Ce qu'ils virent leur glaça le sang.
- Nnnnnoooooonnnnnnnnn ! ! ! Cria la mère de Julien, folle de douleur
Le corps sans vie de Julien gisait sans vie sur le sol. Il avait été percuté par la voiture quand il était sortit de chez lui sans faire attention.
- Non Julien ce n’est pas vrai. Lança Linda qui vint s'agenouiller près du corps de son ami.
Linda et la mère pleurèrent de longues minutes, quand le père de Julien lança :
- Ce petit pédé à eu ce qu'il méritait. Ca lui apprendra. Dit-il froidement
La mère de Julien le regarda avec des yeux mélangeant la douleur et la colère. Elle gifla son mari avec une telle violence et lui répondit.
- Comment peux-tu dire ça. Notre fils vient de mourir et toi tu l’insultes !
- Mais c'est de…
- J'ais pas fini ! Julien venait de nous avouer qu'il aimait les garçons et toi tu le chasses. J'ai peut-être été désorienté par cette nouvelle, mais je ne l'ai pas jugé moi. Qu'est ce qui est plus important pour toi l'opinion des autres ou le bonheur de ton fils ? Cela t'aurait tué de le comprendre et de respecter son choix ? Cela n'aurait rien changé, il serait resté notre fils. Nous l'aurions protégé et accompagné tout au long de sa vie. Maintenant c'est trop tard, j'espère que tu as eu ce que tu voulais notre fils est mort.
La mère de Julien vint s'agenouiller près de Linda au-dessus de la dépouille de son fils, le visage ensanglanté. Une ambulance arriva, trop tard, et emmena le corps de Julien. Il fut enterré par une journée ensoleillée. Le père de Julien était rongé par le remord, il vécut toute sa vie avec la pensée qu'il avait « tué » son fils.

vendredi 12 février 2010

APPEL URGENT : OUGANDA

Chers amis,

Le parlement ougandais s'apprête à adopter une loi cruelle condamnant les homosexuels à la prison, et même à la peine de mort.

Les critiques de la communauté internationale ont conduit le Président à demander une révision du texte. Mais après une campagne de propagande brutale abondamment financée par des groupes extrémistes, la loi semble sur le point d'être adoptée et risque de provoquer un déchaînement de violence et de persécutions.

Les opposants à la loi sont de plus en plus nombreux, notamment au sein de l'Eglise Anglicane. Frank Mugisha, défenseur des droits des homosexuels ougandais affirme que
"cette loi va nous mettre sérieusement en danger. Merci de signer cette pétition et de demander à vos amis de nous soutenir également – si la mobilisation mondiale est massive, notre gouvernement se rendra compte que cette loi isole l'Ouganda sur le plan international et retirera le texte."

Alors que le vote est attendu dans quelques jours, seule une forte vague de pression internationale peut permettre de sauver la vie de Frank et de beaucoup d'autres. A nous de rassembler le plus grand nombre de signatures possible pour stopper la loi condamnant l'homosexualité.

Cliquez ici pour participer, puis faites suivre cette information.

La pétition sera remise cette semaine au Président Museveni, aux membres du comité de révision et aux ambassades ougandaises partout dans le monde, avant qu'il ne soit trop tard. Elle sera également présentée aux principaux pays donateurs.

La loi prévoit l'emprisonnement à vie pour toute personne reconnue coupable d'avoir des relations homosexuelles, et la peine de mort pour les "récidivistes".
Les ONG travaillant dans le domaine de la prévention contre le VIH risquent jusqu'à 7 ans de prison pour "promotion de l'homosexualité". Et n'importe quel citoyen peut risquer jusqu'à 3 ans d'emprisonnement s'il est reconnu coupable de ne pas avoir dénoncé une relation homosexuelle à la police dans les 24 heures!

Les défenseurs du texte affirment que la loi protège la culture nationale, mais ses principaux détracteurs sont en Ouganda. Le Révérend chanoine Gideon Byamugisha fait partie des nombreuses personnes qui nous ont contacté. Il déclare que:
"Le texte viole nos cultures, nos traditions et nos valeurs religieuses qui nous appellent à rejeter l'intolérance, l'injustice, la haine et la violence. Nous avons besoin de lois qui protègent les gens -- non pas de lois qui les humilient, les ridiculisent, les persécutent et les tuent en masse."

En rejetant cette loi dangereuse et en soutenant le mouvement d'opposition à ce texte, nous pouvons contribuer à créer un précédent important. Il est temps de soutenir massivement les défenseurs des droits humains en Ouganda et de sauver des vies en bloquant ce texte.

jeudi 11 février 2010

Homophobie inconsciente

A côté de l’homophobie bête et méchante que tout le monde reconnaît et condamne plus ou moins, il y a une homophobie pernicieuse, celle qui s’insinue sans avoir l’air d’y toucher et qui fait sans doute autant de dégâts sinon plus que l’homophobie ouverte.
A côté des homophobes avérés, il y a ceux qui ne voudront jamais reconnaître qu’ils le sont et qui, pire, se donnent bonne conscience. Ils sont prêts à jurer de bonne fois et la main sur le cœur qu’ils n’ont rien à voir avec les homophobes. Et pourtant…
« Non, vraiment, on n’a contre ces gens-là mais ils devraient être plus discrets ! Pourquoi ont-ils besoin de dire qu’ils sont homos ? Pensez donc, ma bonne dame, on ne voit plus qu’eux ! Si on les laissait faire, ils nous imposeraient leurs règles. Quel exemple pour nos enfants ! Et puis, l’homosexualité, ce n’est pas normal, c’est contre nature, … »
C’est l’homophobie de ceux qui disent respecter les homos et prétendent en compter plusieurs parmi leurs amis mais qui les regardent avec condescendance, comme on regarderait des personnes atteintes d’un grave handicap ou d’une maladie incurable. C’est l’homophobie de ceux qui acceptent les homosexuels pour autant qu’ils soient incolores, inodores et insipides, pour autant qu’ils se fondent dans la masse et se tiennent tranquilles dans la société hétérosexuelle qui ne leur reconnaît pas le droit d’être traités sur un pied d’égalité avec les hétérosexuels. C’est l’homophobie de ceux qui acceptent les homosexuels à condition que ceux-ci se soumettent au sous-statut qui leur est proposé.
C’est enfin l’homophobie de ceux qui sont indifférents à l’homosexualité pour autant que celle-ci n’atteignent pas leur famille et qui prient Dieu de n’avoir jamais d’enfant comme ça…

L’homophobie pernicieuse, c’est celle qui s’exprime par de petites phrases, des allusions, des réflexions anodines, des jugements de valeur ou des moqueries. Ce ne sont jamais que des banalités « pas bien méchantes » mais qui, répétées, font leur chemin dans la tête des enfants et finissent par construire un mur d’incompréhension entre les enfants et leurs parents. C’est ce qui fait que les enfants n’osent rien dire, se cachent, mentent ou s’enferment dans un mutisme dépressif qui peut mener au suicide.

Qu’on y réfléchisse, il y a des homophobes militants comme certains religieux ou madame Boutin, mais il y a aussi des homophobes par inconscience comme ces nombreux parents qui, croyant bien faire pour protéger leurs enfants, ont signé la pétition pour faire interdire le « Baiser de la lune ».
L’homophobie n’est pas rationnelle et je pense que les arguments de raison n’en viendront jamais à bout. Puisse la petite histoire ci-dessous faire au moins réfléchir et modifier le regard des homophobes inconscients.


Je pourrais dire que je ne suis pas fier de moi, que j'ai honte, que je ne suis pas bien dans ma peau…
Je ne vois qu'une chose à dire ! J'ai mal, affreusement mal ! Je pleure chaque jour depuis l'été dernier, je pleure encore à cet instant et je continuerais tant que mon corps pourra m'aider à pleurer.
J'ai détruit ce que j'avais de plus précieux, j'ai anéanti ma famille… J'ai ôté la vie de mon fils à cause de ma connerie, et si je n'avais encore quelque espoir de retrouver la paix, je serais prêt à aller le rejoindre. Ce n'est pas encore exclu…
Je m'appelle Eddy. J'avais le bonheur d'avoir une petite famille merveilleuse. Une femme adorable (qui me hait aujourd'hui !), deux filles délicieuses et un petit mec… Le fils parfait… Mon garçon faisait beaucoup de sport, trop peut-être. À 16 ans, il avait tout ce qu'il fallait pour tomber toutes les filles du quartier. Je me voyais déjà batailler pour calmer les notes de téléphone, les scooters devant la maison.
J'ai été con, aveugle, le dernier des imbéciles.
Oui, j'ai vu des engins ! Oui, j'ai gueulé parce qu'ils faisaient un peu de bruit en rentrant.
Je ne voyais que les copains de mon gamin qui pétaradaient discrètement. Je n'avais pas remarqué qu'ils faisaient tout, au contraire, pour être discrets, pour ne pas réveiller la maisonnée.
Je n'avais pas vu, pas fait attention à ce moment, que mon petit bonhomme et celui qui le raccompagnait faisaient tout pour faire le moins de bruit possible.
J'étais enfermé dans ma bulle de gros blaireau borné et je ne me suis pas intéressé à sa vie.
J'ai attendu, comme le père standard, qu'il me parle de ses copines, qu'il m'émoustille de ses petites histoires.
Mais rien !
Mon gamin a eu 17 ans, puis 18, mais jamais de confidences, jamais de complicité avec son père qui l'adorait.
Jamais, il ne m'a fait partager les instants privilégiés de sa vie. Mais c'est ma faute ! Je ne lui ai jamais demandé. Je n'ai jamais posé la moindre question sauf balancer de temps à autre une allusion que je découvre maintenant comme complètement stupide.
Pour son bac, en juin, je voulais lui payer son permis. Il n'a pas voulu. Il m'a simplement dit qu'il se le paierait avec son job d'été.
Puis un soir de juillet, il faisait terriblement chaud. Il était près de 2 heures du matin, je m'en souviens. J'étais dehors à fumer ma clope. Ma femme nous a toujours interdit à mon gamin et à moi de fumer dans la maison. Je sais que mes filles fument, mais c'est en cachette !
Je venais d'écraser mon mégot, je profitais d'un dernier moment de la douceur du soir. Les scooters sont arrivés.
J'étais dans le noir mais je ne cherchais pas à espionner. Mon gosse a garé son scooter devant la porte de la remise. Celui qui le suivait a éteint le sien aussitôt. Je me préparais à aller les trouver, leur proposer une bière, une cigarette…
Mais j'ai vu !
J'ai vu ce que je n'aurais jamais du voir ! Pas comme ça !
Pourquoi je n'ai pas fait de bruit ! Pourquoi je ne me suis pas manifesté pour indiquer ma présence !!!
Non ! J'ai fermé ma gueule, je suis resté dans l'ombre et j'ai vu !
Mon bébé, mon petit garçon était en train de se bécoter avec un mec.
Mon fils embrassait un garçon presque sous les fenêtres de ses soeurs !!!
Et moi, gros connard, je me suis levé de mon siège, j'ai poussé ma gueulante et j'ai viré l'autre.
J'ai hurlé sur mon gamin, sans même m'apercevoir qu'il pleurait. Le cendrier est passé à quelques centimètres de sa tête.
Pour gueuler, oh oui, j'ai gueulé. Je n'ose même pas répéter les mots que j'ai utilisés. Pédé, tantouse, tapette, tout mon vocabulaire y est passé. Je n'en avais rien à foutre des voisins. J'ai braillé comme un âne. Et, pendant tout le temps que je criais sur lui, mon gosse pleurait.
Il a simplement dit « papa, laisse-moi t'expliquer… ».
« Y a rien à expliquer, j'ai compris », c'est tout ce que j'ai eu à lui répondre.
J'avais rien compris !
Je n'ai pas vu que mon gosse était différent de moi, différent de ma conception de la famille.
Je n'ai pas voulu en reparler le lendemain. Pour moi, ma famille devrait se contenter de deux filles, point barre.
Je me suis dit qu'il allait changer. Mais que pour l'heure, je n'avais plus de fils en attendant qu'il revienne dans le droit chemin. Pourtant, je n'y croyais pas, et je lui ai dit. Je lui ai tout simplement dit que je ne voulais pas d'un fils pédé (c'est le mot que j'ai utilisé) et qu'après l'été, il allait bosser et se prendre un appart en ville.
Là encore je n'ai pas vu qu'il pleurait.
Si ! J'ai vu ! Mais je n'ai pas voulu voir !
Il a pris son scooter et il est parti.
Maxime n'est pas revenu.
La gendarmerie a téléphoné. On devait venir à l'hôpital.
Il avait voulu faire l'avion avec son scooter du haut du pont.
Le gendarme m'a simplement dit qu'il avait pris le soin de poser son casque sur la chaussée avant de prendre son élan.
Je suis le dernier des salauds.
J'essaie de tenir depuis cet été, mais c'est dur.
J'ai mal, très mal. Là encore, en confiant mon chagrin sur cet écran, j'ai à nouveau l'envie de me foutre en l'air.
J'ai la chance d'avoir deux filles qui m'aident. Ma femme me hait depuis cette horrible journée. Je la comprends, je me hais moi-même.
Comment puis-je demander pardon à mon gamin ?
Je l'ai tué, il n'y a rien de plus à dire. Sauf de le rejoindre, je ne sais comment me racheter.
Et encore. S'il y a une vie après, je doute qu'il puisse me pardonner.
Maxime aimait les garçons, oui ! Mais, il aimait, et c'est tout.
Pardon mille fois mon garçon. Mon cœur est en miettes mais rien ne peut réparer mon imbécillité.
A tous ces garçons qui se tournent vers d'autres garçons, je ne voudrais dire qu'une chose : ne laissez pas votre père en dehors de votre vie. Parlez dès que vous vous en sentez la force ! Et, dernier point : regardez-le en face, toujours !
Que ne voudrais-je maintenant pouvoir parler aux pères qui vont commettre l'irréparable !

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vendredi 5 février 2010

On nait homosexuel, on ne choisit pas de l'être

L’homosexualité a-t-elle une origine génétique ou psychologique ?
En réalité, la question est bien peu importante pour la plupart des homosexuels qui n’ont pas besoin de grandes études scientifiques pour savoir qu’ils n’ont pas choisi d’être homosexuels. D’ailleurs, beaucoup vous diront que, si on leur en avait laissé le choix, ils auraient préféré être hétérosexuels comme « tout le monde ». Cela leur aurait évité bien des problèmes.
Quant à savoir s’ils sont nés homosexuels ou s’ils le sont devenus suite à une conjoncture d’événements survenus dans leur enfance, sur lesquels ils n’avaient aucune prise, cela ne change pas grand chose à leur situation. La question pour eux n’est pas de savoir d’où vient leur homosexualité mais comment ils peuvent vivre avec, d’assumer ou non cette homosexualité qui leur est imposée.
Pourtant, une meilleure connaissance de l’origine de l’homosexualité peut avoir son importance, surtout si cela permet à la société de mieux comprendre le phénomène et de lui reconnaître sa légitimité dans le respect des droits humains.

Jusqu’à présent et même si les psychiatres n’étaient pas d’accord entre eux sur la question, beaucoup se retranchaient derrière des thèses psychanalytiques pour considérer l’homosexualité comme une déviance et justifier les condamnations ou tout au moins les différences de traitements entre les homo et les hétérosexuels.
Jacques Balthasart, professeur à l'Université de Liège et responsable du Groupe de recherche en neuro-endocrinologie du comportement, lance un pavé dans la mare des « bienpensants » en publiant cette semaine une « Biologie de l'homosexualité », un ouvrage inédit, fruit d'une longue recherche qui avance l'hypothèse, largement étayée scientifiquement, selon laquelle l'homosexualité est essentiellement le résultat d'une interaction entre facteurs génétiques et hormonaux.

« Biologie de l'homosexualité », publié aux éditions Mardaga, s'appuie sur 35 ans de recherches. Sa conclusion générale est que l'homosexualité humaine (et animale) serait fortement déterminée dès la naissance. Elle serait le résultat d'une interaction complexe entre facteurs génétiques, hormonaux et immunologiques dans l'embryon.
Cette recherche, largement étayée vient contrebalancer l'idée communément admise, influencée par les théories (post)freudiennes, selon laquelle l'orientation sexuelle est essentiellement, voire exclusivement, le résultat d'apprentissages et d'interactions sociales qui se déroulent pendant l'enfance.
Dans son livre, le scientifique avance une douzaine de « faisceaux d'indices suffisants », en s'appuyant sur la littérature scientifique, principalement anglo-saxonne, publiée ces 30 dernières années.
« Les homosexuels ne sont ni pervers, ni dangereux ni responsables de leur condition. Ils doivent pouvoir vivre leur vie en accord avec leur nature sans culpabilité personnelle ». Et le neuro-endocrinologue d'en appeler à davantage de tolérance et dénoncer les « groupes sociaux et religieux qui continuent, malgré leur ignorance, à entretenir les thèses homophobes ».

L'homosexualité est génétique et n'est pas une déviance, comme le soutient le Vatican, a affirmé hier le chercheur belge, Jacques Balthazart. Il conteste les propos tenus en décembre dernier par le cardinal Javier Lozano Barragan, ancien ministre de la santé du pape, qui affirmait : « On ne naît pas homosexuel, mais on le devient. Pour différentes raisons, des questions d'éducation, parce qu'on n'a pas développé sa propre identité au cours de l'adolescence ».
Jacques Balthasart précise en conclusion : « Il était temps de rééquilibrer la balance. En dépassant le conflit stupide inné/acquis ou nature/environnement. Car tout est interaction entre les deux. Sur une base scientifique, je voulais aussi démonter les croyances selon lesquelles l'homosexualité serait une maladie, une perversion, une déviance ».

Le professeur liégeois arrivera-t-il à convaincre les homophobes de tous bords et en particulier les religieux tellement convaincus de détenir la Vérité ?
Rien n’est moins sûr. Comme le proclame l’Evangile, « ils ont des yeux et ne voient pas ». Il n’y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Les sciences ont beau être au top niveau, cela n’empêche pas le développement du créationnisme littéraliste qui affirme que le monde a été créé en 7 jours, conformément à ce qui est écrit dans la bible.


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jeudi 4 février 2010

Chatel ne veut pas du baiser de la lune

Quatrième et sans doute dernier article sur le sujet, les élèves d'école primaire ne verront finalement pas le dessin animé « Le Baiser de la Lune ». Luc Chatel, le ministre de l'Education nationale, juge prématuré de parler d'homosexualité à des élèves de primaire.
« On parle bien de racisme aux enfants autant les préparer très jeunes à avoir un esprit de tolérance vis-à-vis des autres » s'est étonnée, au micro d'Europe 1, Marie-Anne Chapdelaine, adjointe au maire de Rennes.

Pauvre France ! Le temps des Lumières est bien loin et la laïcité que l'on évoque sans cesse n'est plus qu'une vue de l'esprit quand ce sont les fondamentalistes religieux qui dictent leurs lois et imposent leurs valeurs morales à tous.
Pauvre France qui se voulait le phare du monde et qui reste à la traîne sur tous les plans.
Evidemment, il ne fallait pas s'attendre à une autre réponse de la part du ministre de l'Education d'un pays qui est aussi mal à l'aise avec l'homosexualité. Un mal aise qui relève de la phobie. La position sur le mariage homosexuel acquis aujourd'hui dans de nombreux pays voisins n'en est qu'un exemple.

De quoi est-il question ici ? D'un film qui souhaite aborder la question de l'homophobie.
Le ministre répond que les enfants sont trop jeunes pour cela. Dans ce cas, quelles mesures compte-t-il prendre pour protéger les enfants de cet âge des propos homophobes omniprésents dans notre société ?
Que le ministre le veuille ou non, ces propos homophobes arrivent aux oreilles des enfants avant qu'ils n'aient atteint l'âge de 9 ans. Mais cela, le ministre ne veut pas le savoir. Sa décision est donc une décision par laquelle il se rend complice de tous les homophobes.
J'espère qu'il dormira tranquille quand il comprendra que la complicité avec l'homophobie conduit à la complicité par omission avec les criminels qui tabassent jusqu'à ce que mort s'en suivent des "sales pédés" en se déculpabilisant du fait que ces "homosexuels sont une menace grave pour l'humanité".

Tant que la société permet l'expression de tels propos, qui peuvent être entendus par des enfants de tous âges, sans offrir à ces enfants la possibilité de les relativiser, elle est complice.

Zéro pointé, c'est tout ce que vous méritez comme note, Monsieur le Ministre de l'Education.

J’aborderai demain la déclaration de Jacques Balthazart, zoologiste de formation, professeur à l'Université de Liège et responsable du Groupe de recherche en neuro-endocrinologie du comportement, qui affirme : "On naît homosexuel, on ne choisit pas de l'être", une affirmation qui fera sans doute grand bruit.

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mardi 2 février 2010

Boutin s’en va-t-en guerre…

La semaine dernière, j’évoquais le film « Le baiser de la lune », un film d’animation poétique et pédagogique de Sébastien Watel destiné à apporter une meilleure représentation des relations amoureuses entre les personnes du même sexe et dès lors à lutter contre les discriminations par un apprentissage du respect de l’autre et de sa différence. J’évoquais aussi les pressions des lobbys conservateurs cherchant à faire capoter le projet.
Ce week-end, Christine Boutin, qui naguère brandissait la bible au sein du parlement pour s’opposer au PACS, est entrée dans la danse pour défendre « la neutralité philosophique et politique » de l’école en écrivant une lettre ouverte à Luc Chatel, ministre de l’éducation nationale. Cette lettre est publiée sur le site du « Parti Chrétien-Démocrate » qu’elle préside et relayée par le site « Chrétienté info – coopérateur de la Vérité ». Coopérateur de la Vérité, avec un grand V, tout un programme qui sent le souffre de l’obscurantisme.

Paris, le 29 janvier 2010
Monsieur le Ministre,
Je me permets de vous exprimer ma surprise et mon indignation, partagées par un nombre croissant de Français, au sujet du projet de diffusion du film Le baiser de la Lune, destiné aux élèves de CM1 et CM2.
Ce film, comme l’indique son réalisateur lui-même, doit servir « d’outil pédagogique » pour « apporter une meilleure représentation des relations amoureuses entre les personnes du même sexe », « à l’intention des enfants de CM1/CM2. » Ce film développera notamment « des exercices ludiques amenant les élèves à réfléchir sur les relations amoureuses : norme, stéréotypes, relations amoureuses entre personne du même sexe. »
« La neutralité philosophique et politique s'impose aux enseignants et aux élèves, » lit-on sur le site de l’Education nationale. Or, ce film bafoue le principe de la neutralité de l’enseignement public en s’immisçant dans la conscience et l’intimité des enfants sans égard pour la responsabilité éducative de leurs parents.
Au nom d’une idéologie relativiste poussée à l’extrême, et sous l’impulsion de groupes de pression, ce film idéologique prive les enfants des repères les plus fondamentaux que sont la différence des sexes et la dimension structurante pour chacun de l’altérité.
Vous comprendrez comme moi que « l’apprentissage du respect de l’autre et de sa différence », intention officielle du film, ne peut se faire en niant une différence fondamentale, la différence des sexes, qui est constitutive de notre humanité.
« L’apprentissage du respect de l’autre » ne peut pas non plus se faire en caricaturant « le regard archaïque d’une grand-mère sur les relations amoureuses », regard qui est celui de la très grande majorité des Français.
Monsieur le ministre, je vous demande, au nom du respect de la neutralité de l’Education Nationale, de bien vouloir affirmer votre opposition à ce film en obtenant l’interdiction de sa diffusion.
Confiante dans la suite que vous donnerez à ma demande, je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, en l’expression de ma haute considération.
Christine Boutin, Présidente du Parti Chrétien-Démocrate.

Ainsi, Madame Boutin prend le relai de ceux qui reprochent au projet du « Baiser de la lune » de vouloir pervertir la jeunesse.
Sachons de quoi nous parlons et voyons où se trouve la véritable perversion.
Est pervers ce qui manifeste de la perversité, ce qui est enclin au mal, se plait à faire le mal ou à l’encourager.
La perversité est une disposition active à faire le mal intentionnellement tandis que la perversion consiste à pervertir, c’est-à-dire à changer en mal, à rendre mauvais, à modifier les choses en les dérangeant ou en les détournant de leur fin ou de leur sens.

Ne nous y trompons pas, les oppositions au film de Sébastien Watel se basent exclusivement sur un jugement moral qui considère l’homosexualité comme intrinsèquement mauvaise et l’hétérosexualité comme intrinsèquement bonne. Ce jugement de valeur étant purement subjectif, il ne peut l’emporter dans une argumentation sur les réalités objectives ni sur les valeurs laïques qui fondent notre société.

Quelles sont les réalités objectives ?
Il y a des garçons qui aiment des filles et des filles qui aiment des garçons.
Il y a des garçons qui aiment des garçons et des filles qui aiment des filles.
Il y a des garçons qui aiment à la fois des garçons et des filles, et des filles qui aiment à la fois des filles et des garçons.
Il y a donc dans la nature de l’être humain une pluralité d’attirances affectives possibles. Ces attirances affectives ne sont pas le résultat d’un choix murement réfléchi mais s’imposent naturellement à chacun sans qu’aucune étude scientifique n’ait pu jusqu’à présent expliquer pourquoi.
Indépendamment des jugements de valeurs que chacun peut porter à leur sujet, il existe une diversité d’orientation sexuelle. Qui pourrait le nier ?
Au-delà des réalités objectives, il y a des choix de société qui ont été faits. Nous pouvons nous réjouir que l’Europe ait opté pour des valeurs laïques respectueuses de la pluralité et du respect de tous, bannissant les discriminations basées sur l’origine ethnique, la culture, la religion, le sexe, l’orientation sexuelle, …
Il s’agit ici d’un subtil équilibre qui permet la vie en commun dans un esprit pacifique en garantissant les droits fondamentaux de chacun et qu’il serait périlleux de remettre en question.
Ce sont ces réalités objectives et ces valeurs laïques qu’il faut prendre en considération avant de céder au jugement moral et aux valeurs religieuses que, sans le dire, madame Boutin veut défendre.

Christine Boutin rappelle que « la neutralité philosophique et politique s'impose aux enseignants et aux élèves ». Nous sommes bien d’accord avec elle. Peut-elle alors nous expliquer comment elle peut justifier au nom de cette neutralité qu’une seule orientation affective, l’hétérosexualité, soit présentée aux jeunes ?
Que je sache, Madame Boutin ne s’est jamais offusquée de la présentation de modèles hétérosexuels dans l’enseignement, et n’a jamais craint que l’hétérosexualité omniprésente ne s’immisce dans les consciences et dans l’intimité des enfants. Faudrait-il lui rappeler que le taux de suicide chez les jeunes qui se découvrent homosexuels est largement supérieur à celui des jeunes hétérosexuels ?
La présidente du Parti Chrétien-Démocrate se soucie de la responsabilité éducative des parents. J’imagine qu’elle veut défendre le droit des parents d’être homophobes et de transmettre cette homophobie à leurs enfants nonobstant les lois contre l’homophobie. Comprenons où cela nous mènerait si nous suivions son argumentation. L’école devrait-elle renoncer à enseigner les lois de l’évolution sous prétexte que cela pourrait contrecarrer la responsabilité éducative de parents créationnistes ? Faudrait-il cesser de parler de la Shoa ou des camps de concentration de la seconde guerre mondiale pour plaire aux parents antisémites ou négationnistes ? A la suivre, ce sont les cours de sciences, d’histoire, de philosophie que l’on retirerait des programmes de l’enseignement public. Il serait finalement plus simple de supprimer l’enseignement public et de le remplacer par des enseignements privés où s’exacerberaient tous les extrémistes philosophiques. Il est beau l’avenir qu’elle nous prépare sans avoir l’air d’y toucher en défendant ses valeurs morales, quand les écoles catholiques, islamiques, judaïques, anticléricales formeront des jeunes fanatiques prêts à s’entretuer parce qu’on ne leur aura plus enseigné le respect des différences mutuelles.
N’oublions pas que Madame Boutin est Consulteur du Conseil Pontifical pour la Famille. Lorsqu’elle reproche au film de Sébastien Watel, et à l’homosexualité en général, de nier la différence des sexes, elle répète le discours de son maître Benoît XVI. Il est vrai que le Saint-Père sait faire la différence entre les hommes, appelés à occuper les meilleurs postes dans l’Eglise, et les femmes, destinées à rester d’humbles servantes. Mais, Dieu seul sait si sur ce point de la différence des sexes l’Eglise catholique n’envie pas la position plus radicale des islamistes qui ne voient en la femme qu’une esclave que l’homme peut garder enfermée à double tour et ne laisse sortir occasionnellement qu’entièrement voilée. Si c’est cela la différence fondamentale des sexes sur laquelle Christine Boutin souhaite constituer notre humanité, je préfère mon « ignorance » d’homosexuel.

Restons sérieux, Madame Boutin, et cessez de raconter n’importe quoi. Vous êtes intolérante et voulez imposer vos vérités subjectives à n’importe quel prix, mais vous n’êtes pas idiote et vous savez que votre argument basé sur la négation de la différence des sexes ne tient pas.
Est-il nécessaire d’avoir des relations sexuelles avec une personne du sexe opposé pour reconnaître et accepter la différence constitutive des sexes ? Non bien sûr.
J’imagine que vous n’êtes pas zoophile. Devrais-je en conclure que vous n’êtes pas capable d’établir une distinction entre l’être humain et la bête ? Si vous n’êtes pas gérontophile, dois-je en déduire que vous ne respectez pas les vieux ? Faudrait-il être pédophile pour faire la différence entre un enfant et un adulte ?
Mes comparaisons sont choquantes ? Je l’espère car je suis outré par votre argumentation et les valeurs morales auxquelles elle conduit.
Certes, nous savons que la différence des sexes est constitutive de l’humanité et que la reproduction de l’espèce passe par elle. Nous ne le nions pas. Mais, nous savons aussi que la sexualité ne se réduit pas à la reproduction et que la part de plaisir et d’épanouissement personnel qu’elle apporte devient prépondérante au moment où la surpopulation menace l’espèce et où la régulation des naissances devient indispensable.
Gageons d’ailleurs que c’est cet aspect de plaisir et d’épanouissement personnel de la sexualité plutôt que l’homosexualité elle-même qui dérange le plus Madame Boudin et ses adeptes.

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vendredi 29 janvier 2010

Le baiser de la lune 2

Hier, mon coup de cœur était pour « Le baiser de la lune », un film pédagogique destiné à apporter aux jeunes élèves une meilleure représentation des relations amoureuses entre les personnes du même sexe.

Cette production rennaise est à mon sens une excellente initiative dans la mesure où elle vise à lutter contre l’homophobie au moment où elle survient, c’est-à-dire au début de l’adolescence, en cassant les stéréotypes. Par ailleurs, ce film ne peut que dédramatiser une situation qui pourrait sembler inextricable aux jeunes qui découvrent leur façon différente d’aimer.
Cet outil pédagogique est soutenu par de nombreux partenaires, notamment le ministère de la Jeunesse et des Sports, le Conseil Régional de Bretagne, les Conseils Généraux des Côtes d'Armor et du Finistère, la Ville de Rennes, la Ligue de l’enseignement 35, SOS homophobie, le Centre GLBT de Rennes et le Centre National de la Cinématographie, etc.

Malheureusement, l’initiative subit les pressions des lobbys conservateurs et doit faire face à une levée de boucliers homophobes. Mon coup de pique d’aujourd’hui est pour eux.
Le 23 janvier dernier, le ministère de l'Éducation nationale, par le biais de l'inspection académique d'Ille-et-Vilaine, a décidé de retirer son logo de ce projet pédagogique qui vise à apporter une meilleure représentation des relations amoureuses entre les personnes du même sexe. Le ministère de la Jeunesse et des Sports subit des pressions dans le même sens.
Deux pétitions intitulées pour l'une « Halte aux incitations homosexuelles dans les écoles primaires ! » et la seconde « Halte à la propagande en faveur de l’homosexualité au sein de l’école » ont été mises en circulation et adressées à différentes institutions partenaires du projet afin de faire pression sur elles.
Pour les opposants au projet, l'intégrité mentale des enfants est menacée, avec la complicité active de la puissance publique et l'initiative risque de pervertir les élèves.

L'Inter-LGBT, SOS homophobie et le ‘Collectif éducation contre les LGBTphobies’ en milieu scolaire dénoncent dans un communiqué la reculade du ministère de l'Education qui refuse de remplir sa mission d’éducation à la sexualité et à la citoyenneté, cautionnant ainsi les lobbys ultra- conservateurs, chantres de l'ordre moral.
Ces organisations ont adressé un courrier en ce sens aux deux ministères concernés par le projet.

La hargne des homophobes, leur virulence à défendre les « valeurs hétérosexuelles » à l’exclusion de tout autre, leur intolérance à l’égard de tout ce qui leur échappe, leur incapacité à comprendre que l’on puisse vivre autrement qu’eux, me laisseront toujours perplexe.
Comment pouvons-nous envisager un futur serein pour notre société avec des gens pareils, incapables d’accepter des genres de vie différents des leurs ?
Les homosexuels ne se reproduisent pas entre eux et l’homosexualité n’est ni un phénomène culturel ni une maladie contagieuse, c’est une réalité qui s’impose de manière inéluctable à certaines personnes sans qu’elles ne l’aient souhaitée.
Les homophobes sont-ils conscients du fait que l’un de leurs enfants pourrait s’avérer être homosexuel ? Quel service pensent-ils leur rendre en agissant ainsi ? Quel soutien imaginent-ils pouvoir offrir à leur enfant au travers de leur intolérance ? Contrairement à ce qu’ils pensent, c’est leur attitude qui menace l’intégrité mentale des enfants et qui risque de les pervertir. Car, la perversion n’est pas de s’assumer comme homosexuel mais de vouloir vivre contre sa véritable nature, de se mentir à soi-même et aux autres.

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jeudi 28 janvier 2010

Le baiser de la lune

Le baiser de la lune, un film d’animation de Sébastien Watel, avec une musique originale de Laurent Dhoosche. Durée : 26 minutes / Technique : Sable et pastel animé / Format : HD, 35 mm / Son : Dolby 5.1 / www.le-baiser-de-la-lune.fr

Ce film raconte l’évolution du regard archaïque d’une grand-mère, sur les relations amoureuses.
Prisonnière d’un château de conte de fée, une chatte, « la vieille Agathe », est persuadée que l’on ne peut s’aimer, que comme les princes et princesses. Mais cette vision étroite de l’amour est bouleversée par Félix, qui tombe amoureux de Léon, un poisson-lune, comme par la lune, amoureuse du soleil : deux amours impossibles, pour « la vieille Agathe ».
Pourtant, en voyant ces couples s’aimer, librement et heureux, le regard de la chatte change et s’ouvre à celui des autres. C’est ainsi qu’elle quitte son château d’illusion et se donne enfin, la possibilité d’une rencontre…

Le baiser de la lune dépeint, de façon poétique, différentes façons de s’aimer, dont celle de deux « poissons-garçons ».
À travers ce film, Sébastien Watel souhaite apporter une meilleure représentation des relations amoureuses entre les personnes du même sexe. Il s’agit de montrer que deux hommes ou deux femmes peuvent s’aimer, même si leurs amours paraissent différents ou impossibles.
Ce film d’animation s’adresse à un public enfant, afin de lutter contre l’homophobie survenant à l’adolescence.
Au-delà de la problématique homosexuelle, ce film est une lutte contre les discriminations, par un apprentissage du respect de l’autre et de sa différence.

L’édition dvd du film avec son livret pédagogique :
A partir de l’univers poétique du baiser de la lune, il s’agit de faire réfléchir les élèves sur les différentes relations amoureuses.
Ce dvd-livret est à l’intention des enseignants ou intervenants souhaitant débattre avec leurs élèves, des différentes relations amoureuses suite au visionnage du film.
Une première partie sera destinée à analyser le film de façon ludique, afin de discuter des intentions de l’auteur et de la psychologie des personnages.
Une seconde partie développera des exercices ludiques amenant les élèves à réfléchir sur les relations amoureuses : norme, stéréotypes, relations amoureuses entre personne du même sexe.
Une troisième partie donnera des informations simples mais juste sur les relations amoureuses entre personne de même sexe. Ces informations sont destinées à répondre de manière appropriée, aux interrogations éventuelles des élèves.




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lundi 18 janvier 2010

André-Joseph Léonard

C’était officieux depuis plusieurs jours, c’est aujourd’hui officiel, André-Mutien Léonard, évêque de Namur devient André-Joseph Léonard, archevêque de Malines-Bruxelles et primat de Belgique.
Ce serait sans grand intérêt si le chef de l’Eglise catholique belge n’occupait pas la seconde place dans la liste de préséance protocolaire, juste après le Roi et avant le Nonce apostolique.
C’est purement symbolique mais il y a de quoi s’inquiéter sur l’influence de l’Eglise catholique dans un pays dont la Constitution proclame la séparation de l’Eglise et de l’Etat mais dont le Souverain n’hésite pas à se prosterner publiquement devant le pape et où le Primat et le Nonce ont la priorité sur les Présidents de la Chambre des représentants et du Sénat.

Aussi voyons qui est le nouveau primat de Belgique.
Croix et bagues apparentes, habits austères, visage dur et fermé... André-Joseph Léonard tranche avec son prédécesseur. Avec sa voix douce et son visage rond, Godfried Danneels a toujours adopté des positions consensuelles. Mgr Léonard collectionne les polémiques.
Il s'est déjà fait remarquer en tant qu'évêque par des prises de position qui ont provoqué à plusieurs reprises de vives réactions, notamment sur l'homosexualité. En juin 2008, il a ainsi bénéficié d'un non-lieu devant la chambre du conseil de Namur, dans le cadre de poursuites intentées pour propos homophobes reproduits dans l'hebdomadaire Télémoustique. Dans l'interview controversée, l'évêque, connu pour ses positions rigoristes, qualifiait l'homosexualité d'anormalité. Il a expliqué par la suite que son jugement visait le comportement et non les personnes, appuyant son analyse sur Freud.
Mgr Léonard considère que les homosexuels ont rencontré un blocage dans leur développement psychologique normal. Dans son interview à Télémoustique, l'évêque de Namur faisait aussi référence aux gay prides, estimant que "la promotion de l'homosexualité au travers des gay prides signe le retour à l'Antiquité gréco-romaine".
S'exprimant sur le mariage des homosexuels, Mgr Léonard affirmait encore que "le mariage est, par définition, l'union stable entre un homme et une femme". Il préconise dès lors de pas utiliser le terme de "mariage" pour les unions homosexuelles. "Un pics, un pacs, un pucs... tout ce que vous voulez mais pas mariage", disait-il.
Sur d'autres sujets de société, comme l'euthanasie ou l'avortement, l'évêque a également pris des positions tranchées. Il a aussi vivement décrié l'usage du préservatif, qualifié de "roulette russe". Mgr Léonard s'est également exprimé à propos de la recherche sur les embryons et la bioéthique.

Ses prises de position semblent avoir plu à Rome. Proche de Jean-Paul II, il considérait le pape polonais comme un père. Lors de son décès, il soutient de la même façon Joseph Ratzinger, futur Benoît XVI. “J’espérais cette élection ”, déclare ainsi le futur primat de Belgique. Ratzinger l’Allemand et Léonard le Belge partagent en effet une même vision de l’Église. Très conservatrice.
En 2005, on annonce d’ailleurs leur réunion, à Rome, Benoît XVI faisant de l’évêque namurois son successeur comme président de la Congrégation de la doctrine de la foi. Le Pape avait visiblement un autre projet pour lui: diriger l’Église belge. Celle-ci va mal, en pleine crise de vocation. La société belge, de son côté, a adopté des lois profondément choquantes pour le Saint-Père, sur l’euthanasie ou le mariage homosexuel. Les déclarations d’André-Mutien Léonard n’ont pu que renforcer le pape dans son idée: le Namurois est celui qu’il faut pour reprendre en main le catholicisme belge.
Pourtant, dans son propre diocèse, il ne laisse pas un grand souvenir. “ Il ne comprend pas suffisamment le monde actuel ”, “ il n’a jamais su rassembler ses paroisses ”... Il ne faut pas chercher longtemps pour trouver des curés mécontents de son passage.

Le choix de Rome n’a rien d’étonnant mais il est regrettable d’assister au retour des intégrismes au moment où nous avons tant besoin de gens ouverts au dialogue et au respect de la diversité.
Certes, si on considère qu’être normal, c’est être conforme à la norme majoritaire, l’homosexualité est anormale, mais le célibat des prêtres l’est tout autant. Ce n’est malheureusement pas en se basant sur de telles considérations qu’on pourra créer un avenir serein.

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vendredi 8 janvier 2010

Quand on se découvre Gay

Je remercie Julien qui m’a permis de publié ce texte qu’il a composé il y a quelques années et que je trouve très beau.

Généralement, quand vous vous découvrez homosexuel, vous ne sautez pas de joie en vous disant : "youpie, j'ai décroché le gros lot, je suis un être d'exception, un élu des dieux".
Prendre conscience de son homosexualité, c'est au contraire ramasser une douche tellement froide qu'elle vous glace le sang et anéantit l'estime que vous pouvez avoir de vous-même, tant les images véhiculées par la société sont négatives.
Les quolibets, les jugements réprobateurs, vous les avez entendus mille fois... Tant et si bien d'ailleurs que vous ne pouvez pas vous rendre à l'évidence, vous ne pouvez pas vous résoudre à être ça, ce vilain petit canard que tout le monde va montrer du doigt.
Alors, vous refoulez, vous vous dites que ça va vous passer, vous vous repliez sur vous-même et vous faites tout petit craignant que le moindre de vos sentiments ne paraisse au grand jour. Puis vous frimez, vous donnez le change et entrez dans le jeu de l'hétérosexualité ambiante, multipliant les conquêtes féminines, dragues ridicules autant qu'insatisfaisantes. Poser vos lèvres sur la bouche d'une fille vous dégoutte, vous fermez les yeux, votre esprit s'évade vers le garçon qui hante vos rêves. Elle est lui et vous voudriez qu'il soit elle ; vous rêvez de le voir changer de sexe pour pouvoir l'aimer au grand jour ; avec lui, ce serait différent, vous iriez plus loin, ce serait éternel.
Les filles vous dégouttent, le monde vous révolte, la vie est absurde et vous vous sentez abjecte. Le miroir vous renvoie l'image d'un monstre qui vous révulse et qu'il faut abattre. Mais ce monstre, c'est vous, docteur Jeckill et mister Hyde ; vous ne pouvez l'abattre sans vous détruire. Pour survivre, le monstre doit s'épanouir, devenir plus monstrueux encore, plus abjecte, s'affirmer en tant que monstre et écraser le monde de sa monstruosité, ...
Vilain petit canard, regarde le monde autour de toi, ce monde peuplé de canards claudiquants, boiteux dans leurs préjugés.
Regarde plus haut, observe les aigles ; ne serais-tu pas de leur race ?
Regarde plus loin, la danse majestueuse des cygnes ; n'aurais-tu pas leur grâce ?
Regarde-toi enfin, vois le reflet de ton âme dans les eaux claires de la vie et deviens ce que tu dois être. Sois toi-même et non le pâle reflet de celui que les autres voudraient que tu sois.
Tantôt aigle, tantôt cygne, je n'ai pas encore trouvé ma voie. La seule chose que je sais, c'est que je ne suis ni un monstre, ni un hétéro. Je ne suis pas anormal, mais tout simplement gay, un garçon qui aime les garçons. Ma nature est ainsi faite et je ne peux rien y changer.
Refuser cette réalité est inutile, vouloir la contrer, c'est aller au devant de problèmes insurmontables, qui ne pourraient être résolus que par ma propre destruction.
Si refuser l'homosexualité ne posent que des problèmes qui s'estompent au moment où elle est acceptée, il faut admettre qu'elle n'est pas un problème en soi. Pour ma part, j'en suis convaincu. La seule source de toutes les tracasseries que nous rencontrons, c 'est l'homophobie ambiante de notre société ; une homophobie sournoise et criminelle qui conduit de nombreux jeunes au suicide et contre laquelle nous devons lutter avec la plus grande énergie.

Julien

N'hésitez pas à donner votre avis sur ce que dit Julien. Merci.

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jeudi 7 janvier 2010

Etre Gay, ce n'est pas triste

Il n'y a aucune honte à aimer une personne du même sexe que soi.
Ce qui est honteux, c'est de vouloir empêcher l'amour, de mépriser ceux qui sortent des sentiers battus et surtout d'inciter à la haine à l'égard de ceux qui veulent vivre différemment de la majorité de la population.

On ne choisit pas d'être homosexuel. Le seul choix devant lequel on se trouve, c'est d'accepter ou de refouler son homosexualité.

L'homosexualité n'est pas une maladie. C'est le refus d'assumer pleinement son homosexualité qui conduit l'état dépressif et donc à la maladie.

L'homosexualité n'est pas une perversion. La véritable perversité réside dans le rejet de l'homosexualité qui conduit les homosexuels à vivre dans la clandestinité, à se perdre dans des relations furtives de peur d'être découverts, et même à tenter des mariages hétérosexuels voués inévitablement à l'échec.

Ce qui est surtout pervers, c'est d'empêcher l'expression d'un amour durable entre deux personnes de même sexe en ne leur laissant ainsi comme seule échappatoire que des relations sexuelles débridées dans la pénombre d'une cave, et d'ensuite reprocher aux homosexuels de baiser sans amour.

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mercredi 6 janvier 2010

Obama nomme une transsexuelle au ministère du Commerce.

Le président américain Barack Obama a nommé une transsexuelle au poste de conseiller technique principal au ministère du Commerce. Une première à ce niveau de responsabilité.
Amanda Simpson est membre du conseil d'administration du Centre national pour l'égalité et travaille dans l'aérospatiale et la défense depuis 30 ans.
Commentant sa nomination comme conseiller technique principal au Bureau du Ministère de l'Industrie et de sécurité, elle s'est déclarée "vraiment honorée" et "heureuse de cette opportunité".
"Je préférerais ne pas être la première, mais quelqu'un doit être le premier, ou parmi les premiers, a-t-elle affirmé a ABC News. Et j'espère que cette nomination ouvre la voie".
Amanda Simpson est titulaire de diplômes en physique, en génie et en administration des affaires. Elle est instructeur de vol certifié et pilote d'essai depuis 20 ans.
Elle a expliqué "ne pas vouloir être perçue comme une caution embauchée plus pour son identité de genre que pour ses capacités".

L'organisation LGBT Human Rights Campaign a salué cette nomination "qui représente un progrès significatif, en particulier pour les Américains transgenres confrontés à la discrimination dans le travail". "En tant que personne transgenre nommée par le président, Amanda est non seulement éminemment qualifiée pour son nouveau poste dans le département du Commerce, mais elle est aussi un pionnier pour l'égalité", a déclaré le porte-parole de l'organisation.

Dans sa très célèbre émission du soir, David Letterman s'est moqué hier soir de la nomination d'Amanda Simpson dans son monologue d'ouverture.
Après avoir montré une image de Simpson, un membre de son équipe s'est écrié "Amanda? Amanda était un mec? Oh, mon Dieu !", avant de s'enfuir du plateau en hurlant. Une scène jugée "insultante" par de nombreux téléspectateurs LGBT.

Source :
e-llico

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