


Par ailleurs, il me semble que les positions sur ce sujet sont loin d’être unanimes parmi les homosexuels. Il serait donc dangereux de se prononcer sur ce point au nom de la communauté LGBT.
Tout comme pour le mariage, je pense que les homosexuels qui désirent avoir des enfants ne constituent qu’une petite minorité. Toutefois, cette faible proportion d’homosexuels concernés par la question ne peut pas servir d’argument pour rejeter en bloc toutes les revendications en la matière. Ce qui compte avant tout, c’est de mettre fin à toute discrimination injustifiée et cesser de considérer les homo comme des citoyens de seconde zone.
Si j’insiste sur la petite minorité d’homosexuels intéressés personnellement par l’homoparentalité, ce n’est pas pour dénier leurs droits à une stricte égalité de traitement avec les hétérosexuels mais parce que je pense que le désir d’enfants de certains homo ne remet pas fondamentalement en question ce que je disais mercredi dernier à propos de la reconnaissance de l’homosexualité face aux problèmes de surpopulation.
Je reste convaincu qu’une acceptation universelle de l’homosexualité pourrait avoir un impact aussi important sur la démographie que la politique totalitaire de régularisation des naissances adoptée depuis quelques décennies par la Chine.
Il est évident qu’il n’y pour moi aucune comparaison possible, outre l’impact sur le volume de la population, entre la politique inqualifiable de la Chine et l’acceptation de l’homosexualité. Entre une politique totalitaire qui méprise les droits de l’homme et une politique de reconnaissance du droit à la différence affective, mon choix est vite fait.

Chaque situation est un cas d’espèce qui requiert une réflexion spécifique. Cependant, je pense que nous nous égarerions si nous traitions la question en ne regardant que son côté homo.
En réalité, ces questions n’ont rien de spécifiquement homo. Ce qui est en cause avant tout, c’est le problème des familles recomposées et de la place des nouveaux conjoints, c’est l’adoption, c’est la procréation médicalement assistée, c’est le problème des mères porteuses, …
Il serait bien naïf de croire que les couples hétérosexuels auraient les bonnes réponses à ces questions et ce serait discriminatoire de penser que les couples homosexuels ne seraient pas capables de faire face à ces problèmes. Nous disposons aujourd’hui de suffisamment d’exemples de couples hétérosexuels incapables d’éduquer leurs enfants et de couples homosexuels qui réussissent parfaitement cette éducation.
