lundi 4 janvier 2010

Rien ne va plus en Afrique pour les LGBT

"En Afrique, rien ne va plus pour les personnes LGBT !", s'alarme Christine Le Doaré, du Centre LGBT Paris-IDF et membre du bureau européen de l'ILGA (International Lesbian & Gay Association) : 24 homosexuels présumés arrêtés par la police sénégalaise, 2 au Malawi pour une cérémonie symbolique de mariage, le Rwanda et l’Ouganda qui renforcent la criminalisation de l'homosexualité.
Elle dénonce la "relative indifférence internationale" face à la clandestinité, aux violences et aux discriminations subies par les LGBT africains et en appelle aux "responsables des programmes d’éducation et de développement européens et mondiaux" afin qu'ils prennent aussi en compte la situation des personnes LGBT. Même attente envers les ONG et les institutions nationales comme internationales qui doivent, selon elle, "sans tarder exprimer leur préoccupation la situation des personnes LGBT en Afrique".
"La Déclaration conjointe de dépénalisation mondiale de l’homosexualité portée par la France devant l’ONU fin 2008 et signée par 66 des 192 pays membres de l’Assemblée ne doit pas rester lettre morte", rappelle Christine Le Doaré.

Sénégal : 24 homosexuels présumés arrêtés lors d'un guet-apens policier
Vingt-quatre homosexuels présumés ont été arrêtés par la police sénégalaise lors du réveillon de Noël. Ces vingt-quatre personnes, arrêtées dans la station balnéaire de Saly Portudal, sont pour partie de nationalité sénégalaise et pour deux d'entre elles française.
C'est lors du réveillon de Noël et dans une résidence privée que la police est intervenue en infiltrant les invités pour y opérer un flagrant délit.
La villa a été cernée avant que n'intervienne les arrestations et une perquisition.
Comme à chaque fois dans ce genre d'intervention, la police a saisi des préservatifs et du lubrifiant présentés comme des "pièces à convictions" à la justice.
Les participants à ce réveillon ont été placés en garde à vue dans un premier temps - avant d'être libérés - dans l'attente de leur présentation au procureur de la République.
La loi sénégalaise sanctionne l’homosexualité de peines de prison.
Le Sénégal connait une vague incessante d'arrestations d'homosexuels depuis de nombreux mois. Il y a un an, une affaire similaire, survenue à Dakar, avait fait grand bruit et provoqué une mobilisation diplomatique en faveur de la libération de 9 homosexuels présumés dont un responsable local de "Aides".

Ouganda : un tabloïd publie les données personnelles de défenseurs des droits homosexuels
En plein débat sur la criminalisation de l'homosexualité, un tabloïd ougandais publie un liste de personnes présentées comme soutenant les droits des homosexuels et divulgue des informations personnelles les concernant en incitant à les combattre.
Le journal populaire à sensation "The Red Pepper" a publié ces derniers jours une liste de personnes présentées comme soutenant les droits des homosexuels en Ouganda.
Il divulgue notamment des informations personnelles sur des partisans des droits LGBT, telles que leurs noms, adresses ou identification de voitures.
Le journal à scandale accuse ces personnes de "financement" de mouvements des droits homosexuels dans le pays.
L'article parle de salaires versés à des militants de la communauté LGBT ou de lubrifiants "envoyés aux gays ougandais depuis l'étranger".
Sur le ton de la dénonciation, il incite les lecteurs à combattre les défenseurs des droits LGBT.
En 2007, "The Red Pepper" avait déjà outé des personnalités ougandaises présumées homosexuelles en publiant les noms de plusieurs dizaines de personnes.
Au printemps, il a publié une liste des personnalités gay "en vue" en Ouganda, selon lui.
L'Ouganda est actuellement au cœur d'une polémique internationale pour son projet de loi anti-homosexualité qui prévoit de criminaliser les personnes LGBT et ceux qui défendent l'homosexualité. Le projet parlementaire permettrait également de punir les citoyens ougandais qui ont des rapports sexuels homosexuels à l'étranger.
Selon un responsable du département d'Etat américain, le président ougandais Yoweri Museveni aurait indiqué à deux occasions au secrétaire d'Etat américain chargé des affaires africaines Jonnie Carson qu'il rejetterait le projet de loi anti-gay s'il était maintenu en l'état.
Le projet de loi doit être débattu à nouveau ce mois-ci.

Manifestation à Paris pour empêcher la criminalisation des homosexuels
Un rassemblement de protestation contre le projet de loi du parlement Ougandais visant à criminaliser l'homosexualité était organisé à Paris ce lundi 4 janvier à 18h30 à l'appel du Collectif "Empêcher la criminalisation des homosexuel(les) ougandais(es)".
Incluant à l'origine la peine de mort pour les homosexuels et les séropositifs, le texte s'oriente désormais vers des peines de prison ainsi que des "reconditionnements".

Message suivant : Qui veut noyer son chien...

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