mardi 3 novembre 2009

Homophobie, une vieille histoire


Il est difficile de comprendre les fondements de l’homophobie sans en référer à la longue histoire du genre humain qui, de l’homo habilis à l’homme moderne, s’étend sur plus de deux millions et demi d’années.
Dans cette histoire, la maîtrise du feu, il y a environ 450 000 ans, apparaît comme une conquête essentielle. Elle permet d'éloigner les carnivores, de se chauffer, de cuire la viande ce qui contribue à éliminer de nombreux parasites, de faciliter le travail de nombreux matériaux, etc.
Plus de 80 % de l’histoire du genre humain se passe avant la conquête du feu. Ce sont des années importantes pendant lesquelles notre espèce se constitue aussi bien physiquement que mentalement. Or, pendant cette période, elle doit lutter pour sa survie. Ainsi que l’explique Albert Jacquard, « Le taux de natalité était faible, les femmes mouraient jeunes, le nombre moyen d'enfants par femme était inférieur à cinq, dont à peine la moitié atteignait l'âge procréateur. L’effectif de l'ensemble de l'humanité semble avoir été de l'ordre de quelques dizaines de milliers d'individus avant la maîtrise du feu. »
Certes, avec la maîtrise du feu, l’élevage et l’agriculture, les conditions de vie s’améliorent et la population peut augmenter pour atteindre 250 millions d’effectifs au début de notre ère. Cela n’empêche pas que les conditions de vie restent difficiles, la mortalité importante et l’espérance de vie peu élevée.
On peut comprendre que pendant toute cette période, une sexualité axée essentiellement sur la reproduction est primordiale pour garantir la survie de l’espèce. La femme doit engendrer et l’homme doit la féconder. Toute activité sexuelle se soustrayant à cette obligation est maudite. La masturbation, la contraception et l’homosexualité sont des fautes graves qui mettent en péril la survie de l’espèce.
Dans ce cadre, l’homosexuel, incapable de remplir son rôle de procréateur, est considéré comme un sous-homme, un malade, un pervers. Au mieux, il est la risée de tous. Au pire, il est mis à mort pour conjurer le mauvais sort qui pèse sur la survie de l’espèce.
Aujourd’hui, avec la surpopulation mondiale, l’avenir de l’humanité se pose en des termes tout différents.
Malheureusement, il faut du temps pour modifier des mentalités millénaires.
Entretenue par des religieux brandissant des vérités « divines » et par des gens peu instruits de l’histoire et des enjeux pour l’avenir, l’homophobie est toujours là...


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