samedi 7 novembre 2009

Le Singe Nu

Déjà en 1967, dans le Singe Nu, Desmond Morris entrevoyait le problème de la surpopulation de la planète et ses conséquences. Parmi les solutions préconisées, il évoquait la reconnaissance de l’homosexualité pour autant que les homosexuels soient bien intégrés dans la société. Il stigmatisait aussi les factions religieuses ou moralistes qui s’y opposent leur attribuant la responsabilité des guerres que la surpopulation ne pourrait que provoquer.

"Quand la surpopulation se produit, il faut prendre le contre-pied des règles. Nous savons d’après les études faites sur d'autres espèces dans des conditions expérimentales de surpopulation, qu’il arrive un moment où la densité croissante de population atteint un taux si élevé qu'elle anéantit toute la structure sociale. Les animaux contractent des maladies, ils tuent leurs petits, ils se battent avec acharnement et se mutilent. Aucune séquence de comportement ne peut se dérouler normalement. Tout est fragment. Pour finir, il y a tant de morts que la densité de population est ramenée à un chiffre plus bas et que les individus peuvent commencer à se reproduire. Si dans cette situation on avait pu introduire un mécanisme de contrôle des naissances alors que les premiers signes de surpopulation étaient apparents, on aurait évité le chaos. Dans de telles conditions (grave surpopulation sans aucun signe d'amélioration dans l’avenir immédiat), les schémas sexuels antireproductifs doivent évidemment être considérés sous un jour nouveau.

Or notre propre espèce va justement à grands pas vers une telle situation. Nous en sommes arrivés à un point où nous ne pouvons plus nous permettre la complaisance. La solution est évidente: il faut réduire le taux de natalité […]
En gardant présent à l'esprit ce problème de la surpopulation, on pourrait avancer que la nécessité de réduire radicalement le taux de reproduction rend aujourd'hui caduques toutes les critiques d'ordre biologique formulées à l'encontre de catégories non reproductives telles que les moines et les religieuses, les vieilles filles et les célibataires, ainsi que les homosexuels invétérés. Sur le plan purement reproductif c’est vrai, mais ce jugement ne tient pas compte des autres problèmes sociaux auxquels, dans certains cas, ils peuvent se trouver confrontés en constituant ainsi des minorités à part. Néanmoins, à condition d’être des membres valables et bien adaptés de la société en dehors des sphères de reproduction, il faut aujourd’hui considérer qu'ils apportent un précieux concours à ceux qui s'efforcent d'empêcher une explosion de population. […] Toutes les factions religieuses ou plus ou moins « moralistes » qui s’y opposent devraient se rendre compte qu’elles se livrent en fait à une dangereuse propagande belliciste."



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