vendredi 13 novembre 2009

Suicide des jeunes homosexuels

Au vu de ce qui se passe ailleurs dans le monde et de la relative acceptation de l'homosexualité dans nos pays, on pourrait penser qu'il n'y a plus de grand combat à mener. Que peut-on encore "revendiquer" quand, comme en Belgique, les Gays peuvent se marier et même adopter des enfants ?
Pourtant, il reste beaucoup à faire au niveau du changement des mentalités et d'une éducation bienveillante à l'égard de l'homosexualité.
Une question est particulièrement préoccupante. D’après des études statistiques, les jeunes homosexuels sont 4 à 7 fois plus nombreux à tenter de se suicider que la moyenne. Un adolescent homosexuel sur trois aurait fait une tentative de suicide ! Comment peut-on expliquer cette hécatombe de jeunes Gays et que peut-on faire pour y remédier ?
Voici un article écrit par Benjamin sur "Le réseau social des reporters citoyens".


"Combien de fois faudra-t-il le répéter ? L'homosexualité n'est ni un choix ni une volonté. Autrement dit, on ne devient pas homosexuel parce qu'on en a envie, on l'est depuis toujours... Il faut juste du temps pour s'en apercevoir et cela arrive, la plupart du temps, pendant l'adolescence.
Alors qu'il vient à peine de se découvrir et se pose encore quelques questions, le jeune homosexuel peut directement avouer sa sexualité quelque peu différente à ses proches ou attendre le bon moment pour faire son coming-out.
« C'est difficile, à l'adolescence, de se sentir différent, de ne pas arriver à participer aux discussions, aux flirts et aux blagues que font les copains. L'homophobie n'est pas forcément violente, mais à cet âge-là, il y a des codes à respecter et les jeunes homosexuels en sont exclus. Du coup, ils se taisent et toute leur vie psychique est organisée autour de ce secret. Jusqu'au jour où ils craquent », explique un psychologue.
Cependant, certains adolescents préfèrent mettre fin à leurs jours à cause de la difficulté d'acceptation de leur homosexualité et par peur d'une mauvaise réaction de la part de leurs proches. C'est malheureusement ce qui arrive quand le jeune homosexuel se sent incapable de s'assumer tel qu'il est. Selon une étude statistique, les jeunes homosexuels sont 4 à 7 fois plus nombreux à tenter de se suicider que la moyenne. Les chiffres sont plus évocateurs quand on dit qu'un adolescent homosexuel sur trois aurait fait une tentative de suicide.
En 2004, pour éviter les passages à l'acte, un autre psychologue avait mis en place une dizaine de groupes de parole à différents endroits de l'hexagone.
« Au cours de ces réunions, beaucoup évoquent les moqueries et les rires qui visent leur homosexualité réelle ou supposée. L'adolescence est l'âge de tous les dangers et le thème de la différence est alors une question-clé. Souvent, ceux qui viennent nous voir ne sont pas conformes aux stéréotypes de la masculinité ou de la féminité et ils se sentent rejetés : ils ont le sentiment d'être des souffre-douleurs », confie ce dernier".


L’éducation, c’est l’affaire de tous, de l’école, des mouvements de jeunesse, des médias, et bien sur de la famille.
A mon avis, même si ce n’est pas facile, il est possible de supporter les blagues idiotes, les moqueries et les brimades à l’école quand on a derrière soi des parents aimants à l’esprit ouvert. Leur soutien indéfectible peut aider à prendre du recul par rapport aux quolibets, à se construire une carapace, à se constituer une personnalité assez forte pour se faire respecter.
Par contre, même avec de bons copains, je doute qu’il soit possible de s’en sortir indemne en étant dénigré au sein de sa propre famille.
Des sourires en coin au passage d’un homosexuel, des blagues à deux sous sur les pédés, des réactions anodines du genre ‘on n’a rien contre ces gens-là, mais …’, n’ont rien de foncièrement homophobe et pourtant… Les jeunes enfants sont très réceptifs à ces petits messages qui s’accumulent innocemment. Quand arrive l’heure de la prise de conscience de leur différence, ces messages ressurgissent en bloc et peuvent apparaître comme un obstacle insurmontable.
Au risque de heurter les bien-pensants, je dirai que c’est ainsi que des parents deviennent infanticides par inconscience.
Qu’en pensez-vous ?


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2 commentaires:

  1. Le mal de vivre est quelque chose d'assez complexe et tellement inhérant à chaque personne. Comment savoir ce qui peut faire basculer telle ou telle personne de l'autre côté?
    Chacun a son propre caractère et sa propre force intérieure pour être capable ou non de supporter tout ça.
    Oui découvrir que l'on est homosexuel est difficile pour certains, mais hélas beaucoup d'adolescents se suicident en général, alors ne serait-ce pas juste "la goutte d'eau" de trop qui fait déborder un mal de vivre absolu ? Est-ce qu'à chaque fois qu'un jeune gay se suicide, c'est forcément lié à son homosexualité?
    Je ne sais pas, je me pose la question... Je crois qu'on ne peut parler de façon radicale sue un sujet comme ceci tant il y a de paramètres à prendre en compte.


    Pas de méprise, je suis pleinement conscient qu'il y a énormément de choses à faire encore pour que être homosexuel ne soit plus une difficulté suppléméntaire dans la vie d'un être humain, mais je ne veux pas non plus que cela puisse servir "d'excuses" à une vie. Etre homosexuel est naturel, nombreux sont ceux qui le vivent très bien.


    Je ne sais pas si je suis bien arrivé à exprimer ce que je ressends par rapport à ça....tampis, mais content de te retrouver Gaytan.

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  2. Bonjour Renzo,
    Merci pour ta réponse.
    Je suis d'accord avec toi, il y a beaucoup de paramètres dont il faut tenir compte.
    Il n'est pas dit que tous les homosexuels qui se suicide le font à cause de leur homosexualité.
    Cependant, le fait que les homosexuels sont de 4 à 7 fois plus nombreux à suicider que la moyenne, ça fait réfléchir. Pourquoi les homosexuels se suicident-ils plus que les autres ?
    1 jeune homosexuel sur 3 fait une tentative de suicide !!!!
    Je peux être d'accord de considérer avec toi que pour l'homosexuel ce peut être la goutte d'eau qui fait déborder le vase, mais c'est une goutte d'eau qui pèse lourd. Tu ne trouves pas ? Il vaut quand même mieux l'éviter chaque fois que c'est possible. Je suis persuadé qu'on peut limiter les dégats en changeant les mentalités. Etre homosexuel est naturel et nombreux sont ceux qui le vivent bien. D'accord. Mais, il faut que cela se sache. C'est une question d'information, d'éducation, de repères positifs que certains peuvent trouver et que d'autres ne trouvent pas.
    Evidemment, je ne nie pas qu'il y a d'autres maux de vivre et que beaucoup trop de jeunes se suicident dans une société où ils ne trouvent pas leur place, mais ce n'est pas le sujet de ce blog et encore moins de cet article.
    Il me semble donc que nous ne sommes pas loin d'être sur la même longueur d'onde, même s'il y a des nuances entre nos opinions.
    Heureux aussi de te retrouver.

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